Dans une lettre aux Tropéziens, le maire Jean-Pierre Tuveri explique les raisons de sa démission :

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« Chères Tropéziennes, chers Tropéziens,

Ce matin, par courrier, j’ai informé Monsieur le Préfet du Var de ma décision de mettre prématurément un terme à mon mandat de maire.

Toux ceux qui me connaissent, les élus et fonctionnaires avec lesquels j’ai travaillé, les acteurs économiques et du monde associatif tropézien, et un très grande nombre d’entre vous, savent avec quelle énergie, quelle passion, quelle ténacité j’ai exercé cette fonction durant douze ans, depuis le premier mandat que vous m’avez confié en mars 2008. Un mandat que vous m’avez renouvelé en mars 2014, puis le 28 juin dernier, m’accordant à chaque fois votre confiance pour une large majorité d’entre vous.

Nul ne peut présager de l’avenir, ni, hélas, de sa santé. Lorsque j’ai décidé de briguer un troisième mandat à l’automne 2019, lorsque je suis entré, avec mon équipe, en campagne électorale en janvier 2020, personne ne pouvait prévoir qu’une pandémie allait si durement frapper notre pays, en même temps que le reste du monde, et nous valoir un confinement généralisé durant presque deux mois.

Le confinement a été pour ma santé une épreuve que le déconfinement n’a pas permis complètement de surmonter. Pourtant, à la date de ma réélection lors du conseil municipal du 3 juillet, j’étais persuadé qu’en observant une période de repos durant l’été j’allais retrouver l’énergie et le dynamisme qui ne m’ont jamais fait défaut jusque là.

En cette fin de mois d’octobre, après quatre mois de convalescence, je constate avec lucidité que je ne suis plus en mesure de répondre aux exigences physiques et au rythme d’une fonction pour laquelle je me suis dévoué, sans quasiment jamais prendre de vacances, depuis 2008. Mes adjoints, les conseillers de la majorité, mes proches collaborateurs, les cadres et agents de la mairie peuvent en témoigner, et je sais qu’ils seront attristés aujourd’hui de lire ma décision.

Néanmoins, je suis convaincu de laisser l’avenir de la commune, votre avenir, entre de très bonnes mains. L’équipe que vous avez élue le 28 juin a été largement renouvelée : elle est composée de nouvelles personnes, compétentes et jeunes, qui pourront compter sur l’expérience de mes fidèles adjoints et conseillers. De nombreux défis les attendent, dans le sillon du programme que j’ai porté pour cette élection municipale, et je sais qu’ils ont à cœur de s’investir et de le mener à bien.

Chères Tropéziennes chers Tropéziens, je tenais à vous exprimer toute ma fierté de vous avoir servis, d’avoir servi Saint-Tropez, la commune qui m’a vu naître et à laquelle j’ai consacré pleinement ces vingt dernières années, d’abord en qualité de conseiller municipal d’opposition de 2001 à 2008, puis de maire.

J’estime avoir rempli mon devoir et surtout accompli en très grande partie les programmes pour lesquels vous m’avez élu. J’estime avoir embelli notre cité en rénovant, réhabilitant et valorisant notre patrimoine, de la place Blanqui à la place de la Croix de fer en passant par la vieille ville et de la bourgade, et amélioré notre qualité de vie en inaugurant de nouveaux services tels que le Pôle enfance par exemple et en faisant construire 167 logements sociaux.

J’estime enfin avoir largement contribué à rendre à Saint-Tropez son rayonnement culturel, en faisant d’elle la première ville muséale du Var et l’une des toutes premières de la région, avec la création du musée d’histoire maritime à la citadelle et le musée de la gendarmerie et du cinéma. Et aujourd’hui, plus que jamais, avec plus de 80 nationalités représentées dans le panel touristique de ces dernières années, notre cité reste le phare de l’attractivité de notre département et de la Côte d’Azur.

Chères Tropéziennes, chers Tropéziens, ce n’est qu’un au revoir. Je demeure l’un des vôtres, avec un indéfectible attachement à ma commune, à ses habitants, à ses traditions séculaires.

En attendant la vie continue.

Et surtout en ces temps de reconfinement, chères Tropéziennes, chers Tropéziens, prenez bien soin de vous.

Ad usque fidelis. »